Ode au rebelle.

Il fut un temps, tu étais beau 
Couronné d'or sous les nuages, 
Mais ce fut qu'un bref passage,
Ton nom claquait comme un drapeau !

Tu étais fier, étais-tu sage ?
Pas toujours si l'on croit l'image
Qu'à nos jours les siècles ont laissée
Au flanc des tours abandonnées. 

Et pourtant bien vivant tu restes,
Bien préservé par ton orgueil
Qui s'accroche encore à tes restes
Semblant interdire ton seuil

Le prisonnier dans son trou noir, 
Ou la rêveuse châtelaine
Traînant leur peine dans le soir,
L'un plein d'amour, l'autre de haine,

Hantent encore tes hauts murs. 
Et le pauvre diable qui tremble,
Et la Dame aux yeux d'azur,
Ont un chagrin qui se ressemble.

Gente Dame en vertugadin
Qui regarde par la fenêtre
Passer tout au fond du jardin
Le page qui va disparaître.

Et l'ombre froide d'un regard
Planant au loin sur la vallée,
Adieu, la paix s'en est allée,
Ne rêve plus, il est trop tard.
Ton désir fou pour un empire
Ne valait pas ton beau château,
Sur la terre il n'y a rien de pire
Que des rêves qui sont tombeau.

Tu dois bien y songer encore 
Dans ta solitude sans fond,
Glissant de ton pas insonore
Seigneur Pons de Gontaud Biron. 
 
 
 
 

    Après la visite du château 
                        de Biron.
 
 

                 Marie-Anne SOLAIR
 
 

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